Maurin GIBERT

De loin, nous sommes avec vous par le cœur.

J’ai rencontré Maurin à Saint Jean à trois reprises. Les deux premières fois il m’avait complètement impressionnée par son côté « Homme de la nature », solitaire, tout en discrétion, peu bavard et « observant ». La troisième fois c’était il y a maintenant 3 ans, avec mon compagnon, lors d’une visite à Kouka. Nous passions deux jours à Saint Jean, et nous avons alors fait une vraie rencontre avec Maurin.
Nous gardons, Franck et moi, le souvenir d’un homme accueillant, sensible, érudit et curieux. Un homme un peu fragilisé par l’âge aussi…
Nous avons partagé de doux moments tous les quatre : un repas dans un restaurant de Banon, une balade jusqu’au lac. Il nous a fait visiter avec plaisir son atelier d’artiste, son jardin fleuri, et a même accepté que je le prenne en photo et que je le filme dans son univers !
Il nous a semblé heureux que nous soyons chez lui.

Pour moi, pour nous, Saint Jean c'est un décor de film à la Claude Sautet : ça va, ça vient, ça bouge, ça rit, ça s’oppose. C’est joyeux, tranquille, et unique.
Chacun y trouve sa place, son propre bonheur d’être là.

Merci à Maurin d’avoir fait l’acquisition de ce lieu et d’en avoir fait ce qu’il en a fait : un lieu paisible, tellement hors du temps et loin de toute agitation.
Un endroit particulièrement symbolique et cher à notre cœur à Franck et à moi puisqu’il nous a permis de nous y rencontrer un été d’août 1996.

Nous pensons très fort à toi Kouka, à Uriel et Nicole, à Myriam et Philippe, à Laurence, à vos enfants et petits-enfants, à la dernière compagne de Maurin, et à toute votre famille qui l’entoure aujourd’hui.

Avec toute notre amitié,
Sophie et Franck

J'ai connu Maurin comme étant le compagnon puis le mari de ma sœur. A Paris,il travaillait dans la "Librairie Nouvelle",librairie du parti communiste français dont il ne partageait pas toutes les idées. Après quelques mois (années),la famille alla s'installer à Manosque;où il ouvrit une excellente librairie en plein cœur de la vielle ville.
Malgré l'excellence de cette librairie, elle n'eût pas beaucoup de succès. Après avoir acheté une grande parcelle de terrain, au pied du village Revest des Brousses,il abandonna la vente de littérature pour construire,de ses propres mains,sans outils,des murs,des constructions typiques de la région en pierre sèche. Il déplaçait d'énormes blocs,à mains nues. Bien que je ne comprenait pas l'utilité de ces constructions,je les trouvais belles et je respectais Maurin et ses pierres. Je pense que c'était sa façon de méditer.
J'ai une pensée pour sa famille à qui je présente mes sincères condoléances.

De tout cœur avec vous en ce moment si douloureux.
Maurin, c'était pour moi le libraire/lecteur passionné, l'homme engagé mais plein de retenue, ancré dans les paysages de Giono, Manosque, le pays de Banon, le nageur de fond durant les nombreux étés corses en famille dans les années 70-80, le créateur infatigable qui charriait et assemblait des pierres pour concevoir des œuvres de Land Art, lesquelles subsisteront bien après nous.
Je pense à Myriam, Kouka, Uriel, ses enfants, à Magali sa sœur et à Laurence maman de ses enfants.
Nos parents partent en premier -quand le destin l'a bien voulu- mais ils demeurent présents intimement en nous pour le reste de notre vie.
Bises. Olivier

Je n’oublie pas les rares moments que j’ai pu partager dans les années 80 amoureux des livres et de notre Provence qu’il habitait avec discrétion.

À vrai dire, il m’impressionnait un peu. Mais il devenait plus accessible quand il me montrait à la maison de Saint-Jean où placer une pierre … dans un tas qu’il était entrain de construire. Ça ne servait à rien, sinon à être beau. Autrement dit, ça servait à tout.

Chaque fois que je lisais un roman de Pierre Magnan, je pensais à la maison, aux chevaux, à Revest et ses bals. Me revenaient les senteurs des collines, la quiétude et les rires autour du Lac.

Je garde de Maurin l’image d’un homme simple, sincère, en harmonie avec son environnement. Il faisait partie de ces figures discrètes qui laissent une empreinte durable dans nos cœurs.

À vrai dire Maurin, vous allez nous manquer : il faudrait en 2025 tellement plus d’Hommes qui vous ressemblent.

Mes condoléances affectueuses à vous trois Myriam, Kouka, Uriel.
Philippe Trichet